Ils racontent les scènes de racisme ordinaire dans les stades, en France, en Italie ou encore en Espagne. On ne peut pas raisonner comme ça: le salaire, ce n’est pas des heures. En ce sens, le footballeur est éloigné de plein de secteurs. Ces types en short qui sont payés pour taper dans un ballon, parfois grassement, ont-ils un boulot aussi génialement cool que leur emploi du temps quotidien le laisse penser?Oui et non. Notre enquête.Patron de l’ASF, Dominique Blanc redoute les conséquences économiques du coronavirus dans notre pays. Un métier extraordinaire, il faut le hurler haut et fort, mais exigeant.» De plus en plus exigeant, alors qu’on s’entraîne de moins en moins.«Cinq entraînements par semaine? C’est du talent. Christian Constantin a licencié neuf stars de Sion, des clubs font pression sur des joueurs: l’autre réalité.Les matches annulés ou fermés au public à cause du coronavirus coûteront des millions de francs au football et au hockey suisses, dont certains dirigeants redoutent des faillites pures et simples. On ne voit pas toujours, quand on met un joueur de 22 ans dans la balance, les sacrifices qu’il a consentis dès 14-15 ans.» Pas un week-end, pas une soirée arrosée – ou presque. Il y a eu des semaines où je ne sortais pas de chez moi. Ses employeurs les plus rudes? «Les gens voient l’entraînement comme une partie de plaisir, grince Varela. Freiburg et l’Eintracht Francfort de Niko Kovac, cette année. Les joueurs eux-mêmes évoquent souvent un monde de requins, de «langues de pute» comme ils disent.Comme ce dévouement au collectif est prépondérant, tout se dit dans le dos, en catimini. Gelson Fernandes, parce qu’il se couche très tôt («vers 20 h 30») et parce que la plupart des matches de Bundesliga se jouent à 15 h 30, évite la sieste. De tristesse, parce qu’on me voyait comme quelqu’un que je n’étais pas. Tout le reste de sa famille est en Italie, en Lonmbardie. Il admet qu’avec le Suédois Sven-Göran Eriksson à Manchester City (saison 2007-2008), c’était plutôt zen. Mais n’allez pas leur demander comment se passe cette vie au Club Med. «De plus en plus de joueurs font appel à des coaches extérieurs, raconte Patrick La Spina, entraîneur technique auprès des juniors du FC Bâle. Hygiène de vie. Déjà vu Savidan dans son resto - page 3 - Topic Mais où se cachent les footballeurs ? Mais cette chance est fragile et gagnée de haute lutte. Avant chaque match, sur vingt-cinq ou trente individus, onze apprennent la veille, voire le matin même, qu’ils sont dans le bon wagon. «On est au cœur du problème: la rémunération d’un travailleur a-t-elle à voir avec le nombre d’heures effectuées? Ce dimanche soir, les footballeurs se confient à Olivier Dacourt.
Ensuite, le footballeur incarne à la fois une main-d’œuvre et un bien qui peut être vendu. Les mecs, ce sont des formule 1, leurs performances sont décortiquées à chaque entraînement par des GPS, ils ne peuvent plus se cacher.
L’Allemagne donc.L’ex-milieu de terrain du FC Sion ne songerait pas une seconde à se plaindre de son quotidien. «C’est un secteur où il y a énormément d’apprentis et très peu de diplômés, image Challandes. ... ensuite le jaune ou le blanc en fonction de l’année. Sous le vernis, il y a souvent du cambouis. Sa réputation en prend un coup.On a tendance à opposer la passion pour le foot aux intérêts financiers. Pas seulement les dépenser en coupes de champagne. Cette vision extérieure qu’on peut avoir, selon laquelle il ne s’agit pas d’un vrai métier, les joueurs l’entretiennent souvent eux-mêmes, en parlant plus volontiers d’une passion que d’un travail. L’éloignement parce qu’il le faut, parce que se protéger soi-même est encore le meilleur moyen de protéger les autres.Le coronavirus rendra les transferts moins spectaculaires Premier entraînement pour les footballeurs de l’ALC. du 04-04-2011 19:53:32 sur les forums de jeuxvideo.com Certains coaches convoquent les joueurs pour une collation commune (8 h 45 au Lausanne-Sport), histoire de nourrir la vie de groupe; et de s’assurer que chacun s’alimente correctement. L’environnement est de plus en plus oppressant.»Un peu comme si ces jolis salaires, il fallait les payer. La nature du boulot varie selon les entraîneurs et les cultures. Comme tout salarié, il est dans un rapport de subordination face aux ordres d’une hiérarchie, avec des obligations. L’international suisse, 31 ans, a connu dix clubs dans six pays différents, couru sous les ordres de 31 entraîneurs. Et parce qu’ils estiment que ce qu’on leur propose en club n’est pas assez pointu. Les vacances? Mais il réfute la thèse d’une profession en bois: «Ce qu’il faut bien comprendre, c’est la notion de temps libre. «Mais j’en ai bavé, aussi. Un international a deux semaines l’été, avant ses enfants en général.Carlos Varela, joueur de Ligue nationale A dans les années 1990 et 2000, a aimé son métier comme un fou. Déjà, c’est du mi-temps.
Maintenant, avec les réseaux sociaux, il suffit d’une photo derrière une bière pour faire des dégâts. D’autres la vénèrent. Qu’il s’agisse d’évacuer une défaite ou de relativiser un succès, le footballeur aboutit très souvent à la même conclusion, entre la douche et le micro: «On va continuer à travailler.» Donc footballeur est un travail. En fait, mon temps libre, il n’est pas libre. Ensuite, les footballeurs, qu’on associe volontiers aux coupés sport et aux jolies filles qui vont avec, ne ressemblent pas toujours à leur réputation. Footballeurs et mannequins, au fin fond de ces relations à multiples intérêts . Le club vient d’annoncer la prolongation du contrat jusqu’en 2016 avec Florent Mollet, le milieu offensif. C’est dans ces moments-là que tu t’accroches ou que tu envoies tout balader.»Sélection naturelle et permanente. Le joueur doit faire attention à tout. Avant l’entraînement, les éléments les plus scrupuleux trouvent le temps de faire un peu de musculation; d’autres doivent aller aux soins – massages, physio, ostéo.En général, début vers 10 h, un peu plus tard s’il y a eu causerie préalable ou séance vidéo. Celui qui vit mal le fait d’être remplaçant, c’est à la fois parce qu’on le prive de sa passion, et d’une visibilité qui, à terme, lui permettra de prouver sa valeur et obtenir un meilleur contrat.