Stress, alimentation, expositions aux pesticides… Les conditions de vie ont un impact sur la manière dont nos gènes fonctionnent et sur l’apparition de maladies.
On sait aujourd’hui que les gènes peuvent être « allumés » ou « éteints » par plusieurs types de modifications chimiques qui ne changent pas la séquence de l’ADN comme des méthylations de l’ADN et des modifications des histones, ces protéines sur lesquelles s’enroule l’ADN pour former la chromatine . Il est donc important de comprendre comment se mettent en place ces spécificités cellulaires (comment les gènes deviennent activés ou réprimés au cours du développement) mais également, comment cette expression est par la suite propagée au cours des divisions cellulaires (par exemple pour maintenir l'expression de gènes spécifiques de l'identité musculaire dans des cellules de muscle). Toutefois, elle s’efface dans les gamètes de l’individu, de manière à des marques de méthylation soit ré-établies en fonction de son sexe, dans ses spermatozoïdes ou ses ovules. C'est le cas d'une thérapie qui consiste à réactiver un gène silencieux en empêchant la Une intervention indirecte sur l'épigénome consiste à moduler la disponibilité des groupements Des médicaments et des drogues peuvent avoir des effets épigénétiques. 299-311. Ainsi, l'hérédité épigénétique « présente une plus grande sensibilité à l'environnement et une stabilité inférieure à celle des modifications de la séquence de l'ADN »On a récemment montré (2017) chez le rat de laboratoire que l'exposition d'une mère à de l'Le problème de la différenciation cellulaire (des cellules différentes ayant toutes le même génome) a trouvé son expression moléculaire lorsqu'il est apparu que les mêmes gènes n'étaient pas exprimés d'un type cellulaire à l'autre. Nous avons certes une certaine marge de manœuvre, mais cette dernière reste liée à notre fond génétique. ... (2006), le comportement maternel doit modifier l’expression de plusieurs centaines de gènes, et modèle donc une part très importante des comportements futurs du petit, notamment d’éventuels comportements anxio-dépressifs. (2010), « Epigenetic Influence of Social Experiences Across the Lifespan », Developmental Psychobiology, n° 52, p. C’est le principe de la Une nutrition équilibrée, variée, diversifiée ainsi que saine qui préconise :La consultation de la table ciqual permet de connaître la composition de tous les aliments.Les effets cumulatifs de la tenue, sur la durée, de bonnes habitudes nutritionnelles sont déterminants sur notre santé car ils favorisent, comme nous le rappelle J. de Rosnay “la production d’un certain nombre de biomolécules qui, pénétrant dans le noyau des cellules, vont influencer l’expression des gènes, notamment en modifiant les histones”. L'épigénétique a un impact sur les neurones, via une stabilisation de leurs connexions synaptiques, ce qui aurait un rôle sur la mémoire à long terme [38]. Les prix Nobel fleurissent sur ce sujet qui met UN ÉNORME coup de pied dans la fourmilière. Et ce, alors même que des mécanismes de reprogrammation, destinés à faire table rase des marques épigénétiques acquises, ont lieu systématiquement après la fécondation, notamment.Dans son laboratoire, Isabelle Mansuy étudie, sur des souris, les conséquences sur le long terme de traumatismes psychiques durant l’enfance: «A l’âge adulte, ces animaux présentent des altérations de leur épigénome dans de nombreux tissus, et des symptômes tels que dépression, comportements antisociaux, davantage de prise de risque, ainsi que des affections du métabolisme. Au vu de ces résultats, Mashild DEHGHAN de l’université de McMaster (Ontario, Canada) ainsi que d’autres chercheurs concluent que les glucides sont plus néfastes pour la santé que les lipides et suggèrent de revoir les recommandations actuelles. » Et pourtant, l'essentiel se trouve peut-être au-delà de la génétique. La chromatine est en quelque sorte un “collier de perles”, chaque perle étant un nucléosome et chaque nucléosome est un octamère d’histones. Les modifications post-traductionnelles des histones peuvent influencer la chromatine de différentes manières : modification de la charge des histones (comme dans le cas de l'acétylation), modification de la structure de la chromatine, ou signal permettant le recrutement de protéines régulatrices (appelées « lecteurs » de la chromatine). Notre qualité de vie, l’alimentation, l’exposition au tabac, au stress, aux pesticides… tous ces paramètres sont en mesure d’affecter le fonctionnement des cellules qui nous composent.